Sujeeth, 22 ans, étudiant en 3ème année de cycle ingénieur (Bac+5) à l’ESEO Angers
« L’annonce de ma maladie en novembre 2016 fut un réel choc pour moi. Alors que j’étais sur le point de réaliser mon rêve ultime, qui est de devenir ingénieur, le cancer a frappé à ma porte. Il ne me restait plus que quelques mois pour enfin toucher du doigt le bonheur d’entrer dans la vie active (stage de fin d’études), puis d’être enfin diplômé. Je pensais vraiment que cette maladie compromettrait les choses et que je devrais tout reprendre à zéro. Grâce à Corinne de Blignières, la coordinatrice de scolarité de l’association l’École à l’Hôpital à Saint-Louis, j’ai pu passer les derniers examens de mon diplôme d’ingénieur fin janvier 2017 dans l’espoir de valider mon semestre. Grâce à un accord passé entre l’hôpital et mon école, je pourrai par la suite effectuer mon stage de fin d’études une fois mon traitement terminé, ce qui est une grande chance et un énorme soulagement pour moi.
Concrètement, j’ai passé mes examens sous surveillance dans une salle isolée au sein de l’hôpital. Le sujet m’a été donné au même moment que tous les autres étudiants de ma promo. La seule difficulté à laquelle j’ai du faire face finalement, c’est les effets secondaires du traitement et la fatigue qu’ils engendrent. Heureusement, un tiers-temps m’a été accordé afin de mettre toutes les chances de mon côté. J’espère que ce système sera à l’avenir accessible à tous les étudiants. »
Laure, 23 ans, étudiante en médecine
« Étudiante en 3ème année de médecine, le diagnostic de ma leucémie fin février 2016, a mis un frein important à beaucoup de mes projets. Ayant des partiels dans les semaines qui venaient, j’ai immédiatement contacté la scolarité de ma faculté, qui n’avait jamais été confrontée à cette situation et pensait que c’était trop compliqué d’organiser des sessions à l’hôpital. N’ayant jamais été confrontée à cette situation, l’administration ne voulait pas risquer de créer un précédent d’épreuve sans surveillant. Malgré mes explications, le projet n’avançait pas beaucoup.
Lors de mon hospitalisation, la coordinatrice de scolarité de l’École à l’Hôpital, s’est mis en relation directe avec mon administration et a débloqué grandement la situation. En effet, le fait de s’entendre dire que l’hôpital pouvait s’adapter aux exigences de la faculté a légitimé ma demande. J’ai donc passé toutes mes épreuves à l’hôpital en mars 2016 et les enseignants ont adapté les formats tablettes en les imprimant sur papier. De plus j’ai pu demander à avoir une session de rattrapages adaptée (plus tard dans l’année), que je suis allée passer à la faculté quand je m’en suis sentie capable.
J’ai donc validé ma troisième année de médecine malgré les traitements et les périodes d’hospitalisation étendues. Et cela n’aurait pas été possible logistiquement sans l’intervention de l’association, alors merci ! »
Professeur Chalvon, Chef du service pédiatrique Centre Hospitalier de Marne-la-Vallée
« A l’hôpital, nous faisons en sorte que le séjour de l’enfant ne soit pas un séjour où on n’intervient que sur la maladie. C’est là où l’Ecole à l’Hôpital remplit un rôle très important en permettant à ces enfants d’avoir une vie continue par rapport à ce qu’ils connaissaient avant. »
Juliette*, 19 ans, étudiante
« J’ai une maladie du sang et je suis fréquemment hospitalisée. Depuis le CM1, l’Ecole à l’Hôpital m’apporte de l’aide dans mon cursus scolaire et m’aide à me construire un meilleur futur. J’ai même passé mon bac à Robert Debré… et je l’ai eu ! »
Anne-Marie, enseignante bénévole
« J’ai découvert l’Ecole à l’Hôpital dans le journal, et aussitôt j’ai posé ma candidature ! Au début j’ai été surprise par le milieu hospitalier, heureusement mes collègues m’ont bien aidée. Et grâce aux cours individuels, la relation avec l’élève est exceptionnelle. On répond à son envie d’apprendre et d’être comme tout le monde. »
Chloé*, ancienne élève de Terminale
«Je viens de finir ma première année de médecine à Descartes et je suis classée 103, et donc prise!!! Je suis tellement heureuse!!! Merci de m’avoir soutenue, aidée lors de mes traitements et d’avoir organisé mon bac! Je suis maintenant en rémission et bientôt je serai à l’hôpital de l’autre côté, en tant que médecin!! »
Véronique, coordinatrice de scolarité
«J’adore ce que je fais, c’est d’une richesse étonnante. Les enfants renvoient tellement une image de courage, d’envie, de volonté que c’est le bonheur. Nos enseignants transmettent le savoir, mais ils transmettent également l’enthousiasme de transmettre le savoir et les enfants le reçoivent avec beaucoup de joie ».
Camille, ancienne élève, aujourd’hui enseignante bénévole
«Ce suivi à l’hôpital et à domicile a constitué pour moi une aide précieuse et a participé à mon processus de guérison. Maintenant que je suis prof, j’ai décidé de devenir bénévole de l’association, en espérant offrir aux élèves une parenthèse dans leur journée, un moment d’évasion et un contact avec la vie en dehors de l’hôpital. Leur sourire et leur gentillesse dès que j’entre dans leur chambre, me laissent penser qu’une partie du pari est réussi, rien que par ma présence ».
*les prénoms ont été modifiés.